Née le 11 juillet 1947 à Orange, Anne-Marie Comparini a fait carrière à l’ORTF puis à l’INA au début des années soixante-dix. Elle sera assistante parlementaire de Raymond Barre de 1978 à 1995.
Conseillère régionale de Rhône-Alpes depuis 1989, conseillère communautaire et adjointe au maire de Lyon de 1995 à 1999. Députée UDF du Rhône de 2002 à 2007. Elle succéda à Charles Millon à la présidence du Conseil régional début 1999 après l’accord de celui-ci avec le FN. Elle dirigera la région avec une majorité hétéroclite composée d’une poignée d’élus de droite et du centre et la plupart des élus de gauche.
Victime consentante de la stratégie d’indépendance de François Bayrou elle ne regrette rien : «C’était les valeurs» qui étaient en cause, dit-elle, et manifestement celles du sarkozysme triomphant ne pouvaient pas être celles de cette ancienne alliée de l’UMP. Femme de conviction, humaniste et grosse bûcheuse - unique femme du groupe UDF à l’Assemblée elle fut plus d’une fois mise en avant - elle s’incline aujourd’hui devant « le peuple qui est notre vrai patron ».
Chacun apprécie selon ses propres options le parcours, les positions et les réalisations politiques d’Anne-Marie Comparini mais une évidence semble s’imposer : en se retirant d’elle-même du jeu elle honore la politique et contribuera peut-être un peu à réconcilier les électeurs avec ce personnel si souvent décrié pour son arrogance.
Après vingt ans de différents mandats, avec lucidité et humilité, elle tire les conséquences des règles démocratiques et des principes qu’elle défend. Quel homme politique, à son âge, aurait eu le courage et, osons-le, la dignité d’en faire autant ?